banner
Centre d'Information
Nos produits sont estimés dans les régions nationales et étrangères.

Esprit

Nov 08, 2023

Dans un laboratoire de recherche clandestin quelque part au Canada, un sujet de test connecté à un réseau de circuits et de fils concentre toute son énergie mentale sur une seule pensée spécifique : bougez votre bras gauche. Devant lui se trouve un jouet sexuel, posé sans vie sur une table. Bougez, pense-t-il en le regardant attentivement. Se déplacer.

Une lampe fluorescente projette un cône de lumière à travers la pièce sombre, illuminant un groupe de scientifiques en imposantes blouses blanches. Provisoirement, ils regardent par-dessus leurs presse-papiers, attendant de voir ce qui se passera ensuite. C'est le genre d'environnement que l'on s'attendrait à trouver sur un site de destruction d'atomes ou sur le site d'une audacieuse procédure de quadruple contournement. Mais ici, tous les regards sont tournés vers le jouet.

Soudain, sans qu'on le touche, il rugit, pompant de haut en bas avec un doux vrombissement. L'homme affiche un sourire satisfait. Il l'a juste allumé avec son esprit.

Cet homme s'appelle Brian Sloan et c'est un passionné d'innovation sexuelle. Dans sa vision du futur, le plaisir ne nécessitera pas de conjoints obligeants, de rendez-vous à minuit sur Tinder ou de gadgets pastel équipés de cadrans manuels pour l'intensité et les vibrations. Non, si le rêve de Sloan se réalise, nous réfléchirons tous à notre chemin vers l'orgasme et contrôlerons les jouets sexuels avec notre esprit.

«Je lis toujours ce qui se passe dans le domaine de la technologie», m'a dit Sloan. « Ils fabriquent des lunettes de soleil dotées de haut-parleurs Bluetooth. Elon Musk développe Neuralink. Je ne sais pas ce qui va arriver au cerveau des gens. Ce n'est pas mon domaine. Mais je sais que si je proposais aux gens un jouet sexuel que l’on pourrait utiliser sans toucher à aucun bouton, cela semble évident que les gens voudraient utiliser.

Sloan est un vétéran de ce genre de perturbations sexuelles. Il est l'inventeur de la machine Autoblow, qui se présente comme le meilleur appareil de pipe mécanique au monde. Il coûte 130 $ et présente l’esthétique d’une pompe à pénis pneumonique. Il est doté d'un rabat en silicone pour la bouche et d'un clip en plastique qui s'ajuste étroitement autour de la tige, tirant de haut en bas pour imiter les capacités d'aspiration des lèvres humaines. Sloan affirme avoir vendu plus de 400 000 Autoblows et il est toujours à la recherche de moyens de rendre son gadget plus efficace et plus sournois. Dans le passé, il a fabriqué des Autoblows avec des commandes vocales, complétées par une application iPhone correspondante qui permet aux utilisateurs de « personnaliser votre expérience de caresse », et a également mené une étude sérieuse d'apprentissage automatique sur la mécanique des pipes. Il est prêt à itérer constamment aux confins de la technologie et du goût, et franchement, son rêve d'un Autoblow contrôlé par l'esprit n'est pas aussi farfelu qu'il y paraît.

La technologie que Sloan souhaitait utiliser s'appelle l'électroencéphalographie, ou EEG, qui est un moyen d'enregistrer, de traiter et de transformer les ondes cérébrales en données utilisables. Dans la pratique, les patients sont habillés d’une sangle viscéralement sinistre composée de tubes et de pignons – contenant des dizaines d’électrodes individuelles – qui s’ajuste parfaitement sur le cuir chevelu comme une cotte de mailles. Ces électrodes sont capables de détecter les signaux électriques qui rayonnent depuis notre cerveau, qui proviennent à l'origine des pensées et des instincts qui éclairent notre cortex à chaque instant d'éveil de notre vie. L'EEG est le plus souvent utilisé pour diagnostiquer des affections telles que l'épilepsie, les troubles du sommeil et les tumeurs cérébrales, mais il est également utilisé pour faire fonctionner des périphériques comme un contrôleur de jeu vidéo, et il est loin d'être une nouvelle innovation en médecine. En fait, les premiers enregistrements EEG ont été réalisés par le neurologue allemand Hans Berger en 1924, il y a près d'un siècle.

En ce sens, le laboratoire d’interface cérébrale engagé par Sloan avait une tâche claire à accomplir. Mappez ces électrodes EEG sur les paramètres que vous utiliseriez pour contrôler manuellement une machine Autoblow et profitez d'une nouvelle révolution (perversion ?) radicale dans la technologie neuronale. Le laboratoire a accepté un montant de 15 000 $ de la part de Sloan et a demandé à ce que les personnes faisant partie du personnel et le nom de l'organisation dans son ensemble restent entièrement anonymes. Leur raisonnement est que le financement provincial pour la science au Canada peut souvent être capricieux, et peut-être un peu prude ; Si l’on apprenait qu’ils utilisaient leurs ressources et leur génie collectif pour construire un sublime appareil d’orgasme contrôlé par l’esprit, alors peut-être que les robinets des divers flux de capitaux seraient définitivement fermés. Cela dit, l’un de ces scientifiques était prêt à prendre le téléphone et à expliquer comment ils avaient tenté de construire un casque qui permettrait aux gens de se masturber avec leur esprit.